Sorti il y a maintenant plus de 2 mois, le Galaxy Nexus commence à peine à être réellement disponible en France. Maintenant proposé par SFR et Bouygues ainsi que divers magasins comme The Phone House ou PhoneAndPhone, il me semblait intéressant de vous relater mon avis sur cet appareil hors norme après quelques temps d’utilisation.
Bon but ici ne sera pas de faire un test exhaustif de l’appareil et de l’OS, vous en avez déjà des dizaines faits par autant de sites spécialisés un peu partout sur le net. Je vais plus particulièrement évoquer mon utilisation et les problèmes ou qualités que j’ai rencontrés à l’utilisation réelle.
Autant le dire tout de suite, avant même mon achat, j’avais une grosse crainte vis à vis du nouveau modèle porte étendard de Google. Venant d’un fantastique Nexus One que j’adore, malgré ses défauts, et n’étant pas un partisan de la mode actuelle des appareils de plus de 4,3 pouces. Ainsi, la taille affichée de 4,65 pouces de l’écran était pour moi réellement exagéré, l’appareil étant clairement l’un des plus grand du marché si on excepte le Galaxy Note. Compensation cependant, cet écran est également le plus bel atout du Galaxy Nexus, avec une résolution record de 1280 par 720 pixels, il sublime l’interface Holo du nouvel Android et offre un affichage superbe, un excellent rendu des couleurs, très contrasté et une quasi parfaite gestion du tactile, même si sur ce point, on n’est pas encore, il faut le dire, au niveau de l’iPhone à mon sens.
La grande taille est un fait indéniable, et j’aurais largement préféré une résolution entre 4 et 4,3 pouces, cependant il convient de nuancer un peu le gigantisme, car l’interface d’Android 4 se basant désormais sur des boutons tactiles intégrés à l’écran, plus aucun bouton ne vient encombrer la face de l’appareil, permettant ainsi de limiter au maximum la bordure autour. Limitant par conséquence la taille de l’appareil malgré son écran sur-dimensionné. Ainsi au final, le Galaxy Nexus est légèrement plus large et un petit centimètre plus long qu’un Galaxy S II. Associé à sa finesse et à la légèreté (135 grammes), l’appareil se trouve être finalement pas si démesuré que cela. Seule véritable contrainte finalement, on a plus tendance à utiliser l’appareil à 2 mains qu’à une, et son revêtement arrière un peu glissant associé à la légèreté font qu’on a souvent peur qu’il glisse des mains. On sera donc des plus attentifs quand à la tenue de l’appareil quand on l’utilise à l’extérieur.
Autre défaut à mes yeux, le dos de l’appareil est également fixé étrangement, très fin et flexible, chaque ouverture de l’arrière de l’appareil doit se faire avec une grande précaution de peur de casser cette pièce. La différence avec ce que proposait HTC sur le Nexus One est ici flagrante ! Il faut également signaler l’absence de port MicroSD, Google poussant pour ne plus utiliser ce format de mémoire jugé trop peu fiable mais qui se révélait pourtant bien pratique pour étendre la capacité de son appareil à moindre frais… Enfin, concernant les boutons, celui d’allumage/extinction de l’écran est étrangement placé sur la tranche opposée aux boutons de volumes, surprenant et assez peu habituel, on s’y fait toutefois. Chose à laquelle je me fais moins par contre c’est la position du port jack audio, sur la tranche du bas à côté du MicroUSB, obligeant à conserver son appareil à l’envers dans la poche si on veut écouter de la musique…
Enfin, à mettre dans le positif, une petite « led » multicolore est intégrée en dessous de l’écran, quasiment invisible, elle s’affiche pour signaler les notifications du système. Très pratique pour ceux qui ont connu le même procédé avec la boule des premiers HTC et qui manque cruellement aux Galaxy S et S II.
Maintenant que j’ai évoqué le côté physique, passons à son usage au quotidien. Pour le coup, après avoir passé 2 ans sur un Nexus One, je dois dire que j’ai pris une bonne claque. Déjà l’interface d’Ice Cream Sandwich est bien plus riche et intuitive, les widget fournis très nombreux et on peut les re-tailler. Toute l’interface étant maintenant accélérée matériellement, associé à un processeur de dernière génération, font qu’elle est bien plus riche et fluide que jamais auparavant sur Android. Si en toute franchise ce n’est pas encore au même niveau que l’iPhone ou Windows Phone 7, la conception même d’Android et sa gestion des évènements rendant la chose bien plus complexe, c’est toutefois très proche et il sera rare de prendre l’appareil en défaut.
La gestion des dossiers a également été revue et est désormais bien plus proche de celle qu’on peut trouver sur iOS, très simple et pratique. Tout comme le positionnement des icônes et widget qui est assisté par un affichage d’une grille et d’un sur-lignage. Autre élément appréciable, les icônes situés en bas de l’écran autour du bouton de la liste des applications sont désormais modifiables à loisir, vous pouvez même combiner différentes applications dans un dossier à ces emplacements ! Un élément qui fait débat et que j’apprécie beaucoup c’est la présence en continu de la barre de recherche, utilisable pour chercher en local et sur le net en un clic. Seulement petit bémol, un appui prolongé sur le bureau ne propose plus de pouvoir ajouter un widget ou raccourcis mais uniquement de changer le fond d’écran…
Le listing des applications déroute un peu aussi, alors que j’était particulièrement fan du défilement vertical avec effet « 3D » d’Android 2.x, on se retrouve ici avec une succession de volets horizontaux bien plus proches de ce qui se trouve sur iOS ou TouchWizz. Mais au lieu de défiler l’un après l’autre, Google a ajouté un effet de volume, le prochain volet arrivant du fond pendant qu’on pousse le précédent, ce qui fait un effet de superposition un peu décevant, il y avait moyen de faire bien plus joli je pense. Autre particularité, les widget sont maintenant listés à la suite des applications, avec ce même principe de volets… Moins intuitif qu’une liste à mon goût verticale à mon goût, mais qui permet par contre d’afficher une « miniature » de prévisualisation de ceux-ci, quand le développeur a bien daigné la faire…
Les nouvelles versions des applications fournies sont aussi très agréables. Google essaye maintenant d’imposer une nouvelle unification visuelle, décrite en grande partie sur le site Android Design, venant à uniformiser un peu l’aspect globale d’une application à l’autre et à simplifier l’usage pour l’utilisateur final, de la même façon que ce qu’a fait Apple pour iOS dès sa première version et qui, il faut l’avouer, manquait cruellement à Android jusque là. Globalement le résultat est là et sorti de quelques incohérences surprenantes, l’esthétisme de l’interface est bien plus agréable qu’avant et on retrouve rapidement ses marques d’une application à l’autre. Il n’y a plus qu’à espérer que les développeurs tiers vont s’adapter rapidement mais le changement est déjà visible dans quelques applications.
Petit élément problématique toutefois, la disparition du bouton « menu » ne se fait pas sans heurts. Si Google le défini désormais comme étant un bouton d’action, il en résulte que ce bouton bouge pas mal d’une application à l’autre. Dans les anciennes applications non mises à jour, le bouton s’affichera à droite des boutons tactiles du bas de l’écran, permettant de fonctionner comme le bouton menu historique. Seulement, même une fois adaptées, selon l’application, ce bouton se retrouvera soit en bas à droite (GMail, Maps, Contacts, Téléphone…) soit en haut à droite (Market, Navigateur, Reader, Google+, Youtube…), même si on comprends assez vite la chose c’est toutefois un peu dommage de ne pas avoir poussé l’uniformisation jusqu’au bout.
J’ai en tout cas beaucoup aimé le nouveau GMail, bien plus complet et pratique que la version Gingerbread. Une meilleure intégration visuelle, des fonctionnalités plus poussées, meilleure gestion des labels (affectation, navigation), il ne me manque plus que la possibilité d’éditer les filtres pour rendre l’application parfaite.
Le nouveau navigateur est également excellent, si Google a récemment lancé Chrome, cela ne l’a pas empêché d’améliorer radicalement celui intégré de base à Android. Un moteur de rendu plus puissant, plus rapide, et des fonctionnalités très sympathiques comme la possibilité de passer du site mobile à la version ordinateur (sans mettre le bordel avec un cookie comme bien souvent). L’affichage des onglets par une prévisualisation sous forme de fiches (similaires au multitâche de l’OS) est sympa aussi, et très simple d’utilisation. Seuls petits défauts à mes yeux, la disparition des boutons de zoom + et -, pas forcément très jolis mais toujours bien pratiques, et surtout, en version 4.0.2, l’auto-complétion des mots n’est pas activée dans les formulaires web, un bug à priori corrigé en 4.0.3, je verrais bien à la prochaine mise à jour. Dans les plus par contre, la synchronisation des favoris de Chrome, enfin si je puis dire !
Le gestionnaire de contacts est très joli aussi, mais pose un seul petit souci, si un même contact est retrouvé sur différents comptes (gmail, google+, twitter, ou autres), l’application l’affichera autant de fois qu’il est référencé. Il est possible de paramétrer la chose pour filtrer uniquement ceux qui nous intéressent mais une fonction permettant de « regrouper » les informations d’une même personne aurait été appréciable.
Le copier/couper/coller a beaucoup évolué, la sélection est plus aisée et plus pratique, et l’interface affiche désormais des boutons explicites décrivant les actions possibles. Le multitâche par « cartes » qui affichent le contenu de l’application et permettent de les « tuer » en un glissement simple est aussi très intuitive et appréciable. Mais pour continuer sur le côté interface, je trouve dommage que Google n’ai pas intégré des switch à la barre de notifications (wifi, 3g, gps…). Chose connue dans bien des ROM alternatives ou sur les appareils Samsung ou HTC, même si le widget est toujours présent pour la même tâche, obligeant toutefois à revenir sur le bureau.
L’appareil photo n’est pas d’une grande qualité, il faut aussi le dire, mais Android 4 compense en partie ce manque par une application de prise de photo bien plus évoluée. Permettant de faire des panorama, d’appliquer des effets ou encore de réaliser des films en « time lapse », replaçant de fait bien des applications tierces pour les usages courants. L’application de galerie de photo a elle aussi évoluée, plus simple et plus efficace que la version « 3D » d’Android 2.x, elle synchronise aussi bien mieux les éléments avec Picasa et possède un mode « off line » pour ces derniers.
A l’usage, je dois dire que ce Galaxy Nexus est un vrai régal. Je n’ai pas rencontré de problèmes majeurs de compatibilité d’applications, elles gèrent bien le grand écran sans aucun problème dans l’ensemble. Et un retour sur un Nexus One m’est désormais difficile tellement l’appareil me semble lent en comparaison ! Comme vous l’avez vu, tout n’est pas idéal mais j’espère franchement que Google va aller de l’avant et que les derniers détails seront corrigés avec le temps. On pourra regretter un GPU un peu léger comparé à la norme actuelle, mais rien de vraiment bloquant à part si vous êtes un gros joueur. GTA III et ShadowGun tournent relativement bien et sont jouables sans problèmes, même si ce n’est pas fluide en tout instant.
Pour conclure, si ce Galaxy Nexus n’est pas le meilleur appareil qui soit en tout points, l’ensemble du matériel associé et de l’OS en font un excellent appareil, l’un des meilleurs Android à ce jour et un des meilleurs smartphone du marché. A l’heure actuelle, si quelqu’un hésite entre différents modèles, c’est clairement vers celui-ci que porterait ma recommandation.