Alors que le seul appareil officiellement disponible sous Ice Cream Sandwich devrait sortir aujourd’hui en France chez SFR (le Galaxy Nexus), je n’ai pas pu résister à voir ce que donnait ce nouvel OS de manière réelle… Et alors que mon appareil du quotidien, le très vaillant Nexus One qui ne sera même pas officiellement mis à jour par Google, me sert trop pour tenter l’expérience dessus, je me suis rabattu sur un portage plus… inattendu !
C’est en effet avec grande surprise que j’ai découvert au détours des célèbres forums de XDA-Developers qu’un développeur suédois du nom de stritfajt s’était lancé dans l’adaptation du nouvel OS sur l’un des tout premiers appareils Android sorti, le HTC Hero ! Ce bon vieux Hero, dévoilé en Juin 2009, le premier appareil à proposer une interface alternative avec la première version de Sense, et qui possède un matériel aujourd’hui totalement dépassé. Jugez du peu, un processeur à 528 MHz, 288 Mo de mémoire vive, 512 Mo de stockage interne dont 165 disponibles pour les applications et d’un écran de 320*480 pixels… On est très loin des niveaux des appareils les plus récents. Mais le plus surprenant dans tout ça, c’est que ça fonctionne !
Actuellement, la version est la alpha 5, et dors et déjà de nombreux éléments sont fonctionnels. Petit tour du propriétaire !
Première bonne nouvelle, même si Ice Cream Sandwich a été pensé avec les écrans de haute résolution en tête (tant sur mobiles que tablettes), l’OS s’adapte très bien aux petits écrans. Ce n’est pas vraiment une surprise vu qu’Android a quasiment toujours supporté un grand nombre de résolutions, mais cela fait plaisir de voir que Google conserve cette comptabilité.
L’écran de déverrouillage, ou « lock screen » a évolué, fini les barres horizontales à glisser, cela fait maintenant place à une zone circulaire permettant de choisir l’action à effectuer au déverrouillage. Pour le moment seul l’appareil photo est proposé directement, peut être qu’un jour la chose sera paramétrable. Seul défaut, on perd la possibilité de mettre rapidement en mode silencieux sans débloquer…
Le bureau a lui aussi évolué. Toujours composé de 5 écrans permettant de déposer raccourcis et widgets. Ce qui apparaît en premier lieu c’est l’intégration directe de la zone de recherche en haut de l’écran. Toujours accessible, plus besoin d’ajouter un widget ou d’utiliser une touche « rechercher ». Ensuite on voit également la nouvelle barre de lancement en bas, elle est maintenant configurable, et libre à vous d’y placer les applications qui vous servent le plus. Autre évolution, les dossiers sont maintenant bien plus intelligents. Placez un raccourcis sur un autre, un dossier se crée automatiquement. Et de même il est possible de ré-organiser les icônes au sein d’un dossier très simplement.
Les widget évoluent aussi énormément, offrant désormais la possibilité d’être re-taillés, de pouvoir afficher une zone de défilement (pratique pour les mails ou autres) ou encore d’être animés de manière plus riche, comme celui de la galerie photo.
Le lanceur d’application change aussi, fini le défilement vertical avec effet 3D, l’affichage se fait maintenant sur des panneaux horizontaux qui se chevauchent lors de leurs défilement. Assez amusant, sont placés juste après les applications les panneaux dédiés aux Widget. Un bouton d’accès direct à l’Android Market est également intégré. Toujours pas de possibilités de rangement de cette liste applicative toutefois. Cela dit, vu les possibilités offertes par le bureau, ce n’est pas vraiment une contrainte.
L’interface de la partie téléphonie évolue aussi, prenant un look plus « futuriste » mais aussi plus clair. Vous avez accès à l’historique des appels ainsi qu’aux contacts mis en favoris (ceux marqués d’une étoile). Une recherche de contacts est également intégrée pour accéder à toute la liste.
Le gestionnaire de contacts à proprement parler est maintenant une application spécifique. L’aspect change du tout au tout avec un design bien plus clair. Point de vue fonctionnalité, on retrouve toutes les possibilités de modifications de contact offertes par Google.
Les paramètres système reprennent le look du nouvel OS, futuriste et dépouillé. On aime ou non, mais ça a le mérite d’être plus agréable que par le passé. Les options sont très nombreuses, je n’évoquerais pas tout… Mais la surveillance du volume de donnée consommé en 3G est très intéressante pour détecter quelle application est fautive.
Toujours sur la fonctions générales de l’OS, le multitâche a été grandement amélioré, un appui long sur le bouton « home » affiche la liste des applications en cours avec le nom, l’icône et une capture d’écran (non fonctionnelle sur ma ROM de test). Pour fermer l’application, il suffit de glisser la carte hors de l’écran, redoutablement efficace.
Les notifications, coeur névralgique d’Android depuis ses débuts, se voient grandement améliorées. Elles peuvent posséder de véritables contrôles comme par exemple des boutons « play » et « next » sur le lecteur audio, tout comme l’affichage de la pochette. Pour retirer une notification, il suffit de la glisser hors de l’écran comme pour les applications.
Le lecteur musical intégré n’est étonnamment pas celui de Google Music, peut être un manque dans la ROM que je possède. J’ai toutefois bien apprécié l’effet graphique sur le détail d’un album qui affiche sa pochette en fond de manière subtile.
L’application GMail a été entièrement revue, plus sobre et fonctionnelle, elle intègre un accès bien plus rapide aux différents labels.
Le navigateur web n’est toujours pas Chrome mais s’améliore énormément. Il progresse évidement sur le plan HTML pur, avec un bien meilleur support des nouvelles balises HTML5, et il progresse aussi beaucoup sur la performance. Evidemment sur un HTC Hero, la chose est moins perceptible, mais tout de même, les zoom multitouch sont relativement fluides. Le navigateur propose comme fonctions intéressantes la possibilité de passer d’une version « mobile » à une version « bureau » d’un site internet, au cas où vous en auriez besoin, ainsi que la sauvegarde du contenu pour le lire hors connexion. La gestion des onglets a été revue aussi, l’interface reprends ici le même procédé que pour le multitâche, chaque onglet est affiché via sa capture d’écran, et fermer un onglet est aussi simple que de le glisser hors de l’écran.
Pas uniquement lié au navigateur, mais pratique à illustrer ici, la sélection de texte et les fonctions associés sont enfin bien plus pratiques à utiliser qu’avant. Terminé les doigts qui cachent ce que l’on sélectionne, terminé les fonctions cachées dans le bouton « menu ». Tout est rapide, simple et accessible d’un clic. Il est même possible de directement lancer une recherche depuis un texte.
Voilà, comme on pouvait s’en douter, cette version en cours d’adaptation d’Ice Cream Sandwich ne tourne pas encore à sa pleine mesure, voire est par moment inutilisable, mais permet tout de même de mesurer rapidement l’évolution faite par Android sur cette nouvelle version. Je suis désormais plus pressé que jamais d’avoir mon futur Galaxy Nexus… 🙂